Bonne année 1427 de l'Hégire, mais...
Tout en vous souhaitant une bonne et heureuse année 1427 , c’est avec
un pincement au cœur que je fais un coup de gueule sur un fait datant
de septembre de l’année 2005.
En effet, le 30 septembre dernier, le quotidien danois Jyllands Posten
publiait les dessins satiriques de douze illustrateurs qui avaient
répondu à son appel à travailler sur le thème : « Les visages de
Mahomet ». Le journal voulait tester le degré d’autocensure des
artistes sur l’islam.
La plupart des douze caricatures publiées par le Jyllands Posten,
quotidien le plus diffusé du Danemark, ne brillent pas vraiment par
leur finesse. Un dessin représente ainsi le Prophète coiffé d’un turban
d’où émerge une mèche allumée, comme celle d’une bombe. Un autre le
montre comme un vieillard hirsute et agressif, les yeux masqués, armé
d’un poignard, entouré de deux femmes en burqa dont on ne distingue
justement que les yeux.
Toutefois, l’un des douze dessinateurs, Lars Refn, a envoyé un dessin
où l’on voit un écolier prénommé Mohammed devant un tableau noir sur
lequel est écrit en persan que « les journalistes du Jyllands Posten
sont une bande de provocateurs réactionnaires ».
Le quotidien conservateur avait lancé son appel aux dessinateurs à
portraiturer Mahomet après qu’un écrivain déjà connu pour ses positions
tranchées sur les musulmans au Danemark, Kåre Bluitgen, s’était plaint
de ne pas trouver d’illustrateur pour un de ses livres, destiné aux
enfants, sur la vie du Prophète.
Les réactions à la publication des caricatures ne se sont pas fait
attendre. Plusieurs organisations musulmanes danoises ont exigé des
excuses de la part du journal, lequel, arguant de la liberté de la
presse, a refusé. Certains des dessinateurs, menacés de mort, ont été
mis sous protection policière. Le refus du Premier ministre de recevoir
les ambassadeurs de onze pays musulmans n’a pas contribué à calmer les
esprits.
L’affaire est même remontée jusqu’à la Ligue arabe et au Haut
Commissariat des Nations-Unies pour les droits humains !
Plusieurs facteurs peuvent expliquer la violence de la polémique.
D’abord la volonté évidente du Jyllands Posten de jouer la provocation.
Dans un contexte national très délicat, où l’extrême droite danoise a
atteint plus de 13 % des suffrages aux élections législatives de
février et où le débat public sur l’islam peut atteindre des niveaux de
radicalité impressionnants, la publication de ces dessins allait
forcément susciter la polémique.
Pour le quotidien chrétien Kristeligt Dagblad, les responsables du
Jyllands Posten se sont comportés « comme des écoliers qui écrivent
“con” au tableau pour voir ce que dira la maîtresse ».
La simple
représentation imagée du Prophète pose question pour la religion
musulmane, bien que des images de Mahomet existent, particulièrement
dans l’aire culturelle persane. Plus généralement, la question des
images demeure un sujet débattu chez les religieux musulmans, certains
les refusant en bloc, d’autres limitant les interdictions à certains
types de représentations dans un souci d’éviter l’idolâtrie.
La confusion a cependant atteint son comble dans cette affaire. En
effet, on ne voit pas pourquoi un journal danois qui n’a rien de
musulman devrait se conformer à des interdits religieux.
La liberté de
la presse vis-à-vis des pouvoirs politiques et religieux demeure un
principe fondamental du système démocratique qui ne saurait être remis
en cause. Mais le caractère outrancier des caricatures incriminées pose
évidemment question.
Apparemment, il n’est pas donné à tout le monde d’être « bête et
méchant » avec talent. L’affaire des caricatures du Jyllands Posten
témoigne avant tout de la pauvreté intellectuelle de certaines
interventions dans le débat public sur l’islam. Et si les menaces
proférées contre le Jyllands Posten sont évidemment inacceptables, rien
n’empêche de voir dans cette affaire un parfait exemple de concours de
bêtise. (Jérôme Anciberro dans Témoignage Chrétien)
L’OCI et la Ligue arabe ont affirmé hier qu’elles envisageaient de
demander à l’ONU l’adoption d’une résolution
interdisant les atteintes aux religions après la publication de
caricatures du prophète Mahomet. Ainsi, le secrétaire général adjoint
de la Ligue arabe Ahmed Ben Helli a affirmé que la Ligue menait «
actuellement des contacts au plus haut niveau avec les pays arabes et
l’OCI pour demander à l’ONU d’adopter une résolution contraignante,
interdisant le mépris des religions et prévoyant des sanctions contre
les pays ou les institutions qui enfreindraient cette résolution ».
Le
secrétaire général de l’OCI, Ekmeleddin Ihsanoglu, a exigé, au nom de
1,3 milliard de musulmans, des « excuses » du journal danois et s’est
dit déçu par l’attitude du gouvernement danois et de son « échec » à
condamner « catégoriquement » la publication des dessins.
De même, plusieurs pays, dont Bahreïn, l’Iran, la Syrie et la Jordanie,
ont vivement dénoncé la publication des caricatures, en indiquant que
cela relevait d’un « racisme ignoble ». La Libye a, pour sa part, fermé
son ambassade à Copenhague en signe de protestation. Le gouvernement
koweïtien a engagé des procédures pour la convocation de l’ambassadeur
du Danemark accrédité auprès du Koweït, alors que l’Arabie saoudite
rappelait son ambassadeur à Copenhague pour protester contre la «
position du gouvernement » danois.
Par ailleurs, une politique de boycottage des produits danois semble
avoir commencé. Selon le groupe laitier dano-suédois Arla Foods, 2e
producteur européen de lait exportant vers l’Arabie saoudite, les
produits danois sont visés par une campagne de boycottage dans ce pays.
De grands supermarchés saoudiens ont placé des affiches indiquant « On
ne vend pas de produits danois » au-dessus de leurs rayons fromages,
tandis que des Saoudiens ont lancé une campagne par SMS pour demander
aux consommateurs de boycotter les produits danois.
Au Koweït, qui importe annuellement pour quelque 170 millions de
dollars de produits par an du Danemark, en majorité des produits
laitiers et des jus, quelque 50 sociétés ont décidé d’arrêter
d’importer.
Le quotidien conservateur danois, Jyllands-Posten, avait publié le 30
septembre 12 dessins satiriques du prophète Mahomet - dont la
représentation est interdite par la religion musulmane, au nom de la «
liberté d’expression ». Les dessins avaient été repris le 10 janvier
par le journal norvégien Magazinet.
La publication de ces dessins avait déchaîné de nombreuses
protestations dans le monde musulman, et des menaces de mort avaient
été proférées contre leurs auteurs.
Interpellé plusieurs fois à ce sujet, le Premier ministre danois,
Anders Fogh Rasmussen, a souligné « le principe immuable de la liberté
d’expression », « une des bases de la démocratie danoise », et qu’il «
ne (pouvait ni ne voulait) s’ingérer dans les affaires des médias »
pour obliger Jyllands-Posten à présenter des excuses aux musulmans.
(lorient-lejour.com)
Enfin, mon mot de la fin (je suis trop écœuré pour écrire un billet sur
tout ça) : Les stéréotypes sur l'islam, on les connaît tous...pas
besoin de nous faire des dessins.
P.S : pour ceux qui veulent voir ces ignobles attaques contre notre
prophète, cliquer ici et ici